25 dialogues, comptent les
collègues. Soit, plus d’un dialogue par an en moins de 25 ans de
démocratisation. Et malgré tout le Togo garde toujours une classe politique à l’image
d’elle-même, sans aucune confiance entre ses différents éléments. Le dialogue animé par le
facilitateur Mgr Nicodème BARRIGAH s’est achevé sur un constat d’échec. Puisse
cette fois-ci cet échec être la mère du succès pour la satisfaction de tous les
Togolais. Mgr BARRIGAH, qui comme son
Maître et Seigneur, Jésus, savait ce qui l’attendait, a pourtant accepté d’assumer
la mission que certains croyaient devoir lui confier. Il faut admirer son
courage et souhaiter que prochainement ceux qui le cherchent fassent comme lui.
En effet, la question qui se
pose aujourd’hui est de savoir si ceux qui étaient réunis au dialogue, écoutent
effectivement leur maître, en l’occurrence le peuple, pour ce qui est des
hommes politiques. L’écoutent-ils réellement ? Nous ne sommes pas dans une
démocratie accomplie, mais nous devons veiller à faire l’effort de vivre comme
si nous y étions.
Ecouter le peuple
En juillet 2013, l’UNIR aux élections législatives a eu 62 députés
sur 91 aux élections législatives. Il y a là un message du peuple, que l’opposition
n’a pas voulu entendre. Il a voulu forcer les choses, en réclamant un dialogue.
Il l’a eu mais il n’en a rien fait.
Il lui faut maintenant écouter le peuple à propos de tous ses échecs si elle veut de l’alternance, cette femme qui
ne se marie et ne se remarie qu’avec celui qui la rassure, lui garantit la paix
et la prospérité.
Ne peut-elle pas trouver en
elle les voies et les moyens pour battre l’adversaire sur son terrain ? La
formule existe, parce qu’elle coïncide certaines fois avec la
réalité. Cela n’arrive que quand celui qui bat l’adversaire sur son terrain
fait montre de qualités exceptionnelles. A vos qualités exceptionnelles,
Mesdames et Messieurs de l’opposition. Ne décevez pas ceux qui croient en vous.
Compter sur le temps
En attendant, la classe
politique au lendemain de son dernier dialogue, comme Sisyphe, a vu le rocher qu’il
a roulé jusqu’au sommet de la colline retomber dans la vallée. Comme dit Albert
CAMUS, il faut imaginer Sisyphe heureux. Mais l’absurde ne s’emparera pas seul
de cette belle formule. Oui, Sisyphe peut être aussi heureux parce qu’il
cherche un équilibre difficile, quasi impossible si l’érosion du sommet de la
colline ne ménage pas un petit trou où le rocher peut enfin se tenir en
équilibre. Il est heureux parce qu’il sait que la malédiction des dieux a une
fin, car tôt ou tard l’érosion, créée et entretenue par les dieux, finira
toujours par creuser un petit trou au sommet de la colline pour le rocher. Sans
compter que le rocher lui-même en roulant se reconfigure, perd certains de ses
cristaux et peut finir par prendre la forme qu’il faut pour rester au sommet de
la colline.
La leçon est que Sisyphe
travaille en attendant ce jour historique. Que la classe politique togolaise
laisse ses ambitions et ses passions s’éroder sous l’effet d’un travail raisonnable sur ses
échecs répétés dans la recherche de l’équilibre, pour qu’apparaisse le trou où elle placera en équilibre le rocher du Togo.
Il ne faut pas qu’elle
oublie que le Togo peut être considéré comme un rocher, mais pas les Togolais.
Qu’à la raison s’ajoute aussi l’amour du pays.
Dy Gilid
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