On
n’a pas besoin d’être maître pour savoir que l’être, c’est être membre d’une
classe, celle de l’honneur, de la dignité, de la responsabilité, beaucoup plus
que des plaisirs et des richesses du monde. Les futurs rois ou présidents, les
futurs généraux ou ministres, les futurs exécutants ou agents subalternes
passent par eux dès leur tendre enfance et chaque fois que dans leur vie,
surgit un doute, une inquiétude, une épreuve. Etre
maître, c’est s’engager à travailler avec Dieu à l’édification du meilleur
monde possible dans l’ordre humain.
Et
que vient-on d’apprendre ? Un directeur d’école, de surcroit une école qui
s’appelle école des élites n’a pas inscrit ses élèves de 3è au BEPC, non pas qu’il
soit malade ou mort, mais pour l’argent qui n’a pas été versé au service des
examens, ni retourné aux parents. Un directeur d’école, un maître des maîtres,
si vous voulez.
Un
tel scandale ne concerne pas que les enseignants ou le Ministère en charge des
enseignants. Il interpelle tous les citoyens du monde. Oui, vers quel monde
allons-nous, quand un responsable choisi par une communauté de gens censés
savoir qui est le plus indiqué pour éduquer les enfants commet un tel acte ?
Vers quel monde ? Celui d’autorités qui démissionnent devant l’essentiel
pour ne se consacrer qu’aux intérêts.
Etats, Familles, tous coupables
Nous
sommes déjà dans ce monde. On y trouve plus de gens au chômage que de gens qui
travaillent. Les Etats en sont responsables pour ne pas avoir su mettre en
place des politiques où il y a un lien étroit entre l’enfant qui nait aujourd’hui,
et ce qu’il fera de sa vie. Oui,
l’Etat doit veiller à légiférer sur un plan de vie de ses citoyens. Les
familles le faisaient. Mais il y a longtemps que les familles prises dans le
tourbillon de la vie chère, des programmes parallèles d’éducation sur
les NTIC et surtout de la conception inconsidérée de ces petits dieux que sont
les enfants, sont devenues impuissantes.
En
d’autres temps, les familles se seraient rendu compte de la tragédie de ces
enfants de l’école les Elites avant qu’elle ne se produise, et elles auraient
fait rectifier le tir. Non, le scandale est arrivé pour montrer aussi combien
les familles ne s’occupent plus du tout de leurs enfants. En effet, quand on
inscrit un enfant, n’y a t-il pas un reçu du service en charge des examens attestant
de cette formalité, qui doit revenir aux parents pour vérification ? Si tel
n’est pas le cas, l’administration a sa part de faute.
Prendre la démocratie au sérieux
Dans
tous les cas, ce fait témoigne d’une société gravement malade, où les parents
oublient leurs enfants, où les maîtres sacrifient leurs disciples au lieu du
contraire.. (Salut à toi Seigneur Jésus).
Et tout cela parce que simplement les
anciens disciples, parvenus au sommet de la gloire politique, économique ou
sociale croient qu’ils ont dépassé leurs maîtres du CP1. Tout disciple accompli
est comme son maître, jamais plus que lui, a enseigné Jésus.
Un
Président de la République qui a de grands châteaux, de belles voitures, autant
de maîtresses qu’il veut, pense-t-il que son maître d’école du CP1 par qui il
est passé est comme lui alors qu'il n'a rien? Il le devrait. En tout cas, c'est le charme de la démocratie, même si les choses n'y sont pas toujours comme elles paraissent. S'il se contente au nom de la bonne gouvernance de ne recevoir que le salaire qu'il mérite, sans chercher à accumuler à tout prix pour l’avenir ou pour la gloire, la juste
mesure des responsabilités sera un acquis pour lui.
Les Présidents en exercice
comprendraient qu’il ne s’agit pas d’amasser une fortune pour garantir l’avenir
de leur postérité, mais qu’il s’agit de construire des Etats où leur postérité,
dans un environnement où l’égalité des chances est une réalité, où le droit est
sacré vivra bien. Parce qu’elle aura été bien éduquée dans la famille et
dans des écoles saines, où les enseignants, dignes et respectés du fait de la
démocratie, ne seront pas des voyous.
Dy Gilid
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire