Les Togolais attendent
impatiemment l’issue du dialogue. C’est déjà intéressant de savoir qu’il en est
ainsi. Il en a toujours été ainsi, et le fait que les dialogues n’aient jamais
changé grand chose à la vie politique du pays est pour beaucoup dans le
désespoir qui gagne de larges couches de la population. A ce jeu le pouvoir a
toujours gagné jusqu’à ce jour. Il a eu
beaucoup de responsables de l’opposition à l’usure du temps, et la nouvelle
génération de responsables croit qu’il faut emballer la machine, mettre la
pression, selon l’expression consacrée.
Cette pression, il faut que
l’opposition se l’applique d’abord en purgeant les ambitions qui hantent le cœur
de ses responsables, en concevant un programme de société cohérent, non un
patchwork de points d’accords, qui voleront en éclats à la première turbulence.
Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, l’opposition ne devrait pas avoir pour
priorité de séduire des électeurs, mais de rassurer les détenteurs actuels du
pouvoir, qu’il est enfin prêt à les remplacer dans le cadre d’une alternance
pacifique, et à travailler dans l’intérêt de tous les Togolais. Si elle y
parvient, le reste lui sera donné par surcroit.
Seulement cette tâche,
compte tenu de l’histoire de notre pays au cours des vingt cinq dernières années,
est surhumaine. Si l’on en croit Albert Camus, les tâches surhumaines sont
celles que l’on met plus de temps à accomplir. Alors patience, chers amis
opposants, l’alternance est de toutes les façons du côté de l’histoire, mais y
êtes vous aussi ? Si oui, vous devez savoir que l’histoire dure longtemps
et qu’être de son côté, c’est savoir attendre en travaillant pour la construire
et non la subir.
On a beaucoup glosé sur l’échec
inacceptable du dialogue en cours. Qu’est ce qui n’est pas acceptable dans un
échec, que les Chinois dans leur sagesse reconnaissent comme la mère du succès ?
A condition évidemment d’écouter cette mère, de prendre le temps d’en tirer les
leçons pour avancer vers la conquête de la fille. Désormais le succès, l’alternance
est comme une fille que l’opposition va chercher à épouser. Brusque-t-on les
choses dans ce domaine?
Dy
Gilid
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