Dans le
traintrain quotidien du monde où ceux qu’on dit être les terroristes et où ceux
qu’on dit être les gens corrects se tuaient, il n’y a qu’une vérité, celle de
la mort, de la destruction et de la peur. Depuis quarante huit heures, une
trêve, même si elle n’est pas totalement respectée, même si elle est fragile,
rompt avec cette hantise de la mort et de la destruction en Syrie. Et il apparait pour ceux qui avaient fini par considérer
la violence, aveugle ou pas, comme la
marque de fabrique du monde actuel, que
quinze minutes de paix sont plus remarquables que cinq ans de guerre.
Car on se dit
que si une voie a été trouvée- et la raison doit y être pour beaucoup- pour
obtenir ces quinze minutes de paix, c’est que la possibilité d’un monde
vraiment pacifique est envisageable. Il suffit de mettre beaucoup plus de
raison et beaucoup plus de respect dans les relations avec les autres pour que cela
soit possible.
En effet,
aussi longtemps que l’Occident, fort de l’apparente indifférence de la Russie,
occupée à se remodeler après la fin de l’Union Soviétique, intervenait partout
seul, la violence est allée grandissante. Pour être schématique, l’Irak n’a-t-il
pas engendré l’Etat islamique, et la Lybie n’a-t-elle pas nourri Al Qaida au Maghreb Islamique ?
En Syrie,
pendant longtemps, on n’a entendu qu’un son de cloche : La crise syrienne,
c’est Bachar Al ASSAD qui en est la cause, et il doit partir. Pour le reste, on
était parvenu à nous faire croire qu’il y a de bons terroristes et de mauvais
terroristes. L’intervention de la Russie a eu le mérite de clarifier les choses :
Avec le désordre en Irak, les choses ne pouvaient pas se passer autrement en
Syrie si l’on n’aidait pas le régime en place. Ce que l’Occident dès le départ
a écarté.
La Russie a
pris sur elle d’aider le régime en place contre tous ceux qui lui avaient pris
une parcelle du territoire syrien. Du coup elle est devenue respectée, et du
côté occidental, on a vu que le chef de file, les Etats Unis ont compris qu’avec
elle, on pouvait obtenir la trêve saluée plus haut.
Un vieux sage quelque
part en Afrique a eu l’idée d’appeler sa petite fille « ce sont les grands
qui sont toujours tort ». En effet, quand les « grands » ne se respectent pas eux-mêmes et ne se respectent pas entre eux, il est
évident qu’ils ne respectent pas les « petits ». Et forcément les
petits ne les respecteront pas.
L’Occident s’est
respecté en se rangeant derrière les Etats Unis, il a respecté la Russie en
laissant les Etats Unis négocier avec elle, les résultats sont là : une
trêve a été possible depuis cinq ans. On se prend maintenant à rêver que l’Etat
islamique, face à des grands qui se respectent entre eux et ont commencé à
respecter les petits de Syrie, aura envie d’entrer aussi dans la danse de la
paix. Pourquoi pas ? En tout cas il faut l’espérer, même si on ne voit pas
encore d’où cela peut venir, tant les uns et les autres se sont diabolisés.
Mais comme dirait quelqu’un Dieu n’a pas encore détruit Satan, il le laisse
cohabiter avec le monde. Pourquoi vouloir être plus divin que Dieu ?
Dy Gilid
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