Après moult agitations le Togo
est entré dans le troisième mandat du Président Faure GNASSINGBE. L’ordre
républicain, qu’importe s’il n’est pas encore tout à fait celui qu’on veut, a
triomphé. Les vainqueurs, les vaincus autant
que les acteurs politiques qui n’ont pas été candidats à cette élection sont déjà
préoccupés par l’avenir. Sera-t-il marqué par un renforcement de la démocratie,
c’est à dire les réformes constitutionnelles et institutionnelles, ainsi que la
mise en œuvre de la décentralisation ? L’Union des Forces de Changement,
parti de M. Gilchrist OLYMPIO signataire d’un accord en 2010 avec le parti au pouvoir estime que s’il
en est ainsi, ce serait une œuvre historique, surtout si une juste réponse est
donnée aux revendications salariales, pour redonner au travail toute sa valeur
dans la dynamique du développement national.
Dans le camp des vainqueurs, les
sympathisants demandent que ce troisième mandat soit social. Le Président de la
République avait promis lors de sa campagne électorale qu’une oreille plus
attentive serait prêtée aux revendications salariales. Serait-ce une manière
élégante de le lui rappeler pour qu’il n’oublie pas d’être reconnaissant envers
les travailleurs qui ont voté pour lui et qui sur le front social ne le
comprennent pas toujours bien ? Quant aux autres acteurs, ils sont
partagés entre le camp du refus de participer au gouvernement que va former M.
Komi Selom KLASSOU, le Premier Ministre nommé la semaine dernière, et celui des
acteurs disponibles pour accompagner le nouveau gouvernement.
En clair avec la dernière
victoire de M. Faure GNASSINGBE, l’opposition togolaise a seulement le choix
entre un ralliement à une dynamique d’union nationale face à la crise et un
refus, qui n’a pas les moyens de sa politique face à l’UNIR, un jeune parti qui
a tout, qui peut tout. Mais se permettra-t-il tout ? Ceux qui veulent des
réformes politiques à la hauteur de celles effectuées dans le domaine économique
avec la création de l’Office Togolais des Recettes (OTR) ne le supporteraient
pas si le dossier des réformes politiques devait encore être renvoyé aux
calendes grecques, sous le prétexte que l’opposition est minoritaire.
N’est-on pas majoritaire pour faire
ce qui convient, ce qui est raisonnable, ce qui rassure ? L’UNIR est
attendue sur ce terrain. Il lui est demandé et à travers elle au Chef de l’Etat
et au gouvernement qu’il mettra en place de faire œuvre historique, ce qui va
renforcer la démocratie, la réconciliation et la paix. Se permettre le contraire,
c’est décevoir le grand espoir de ceux qui croient que le grand atout de sa
jeunesse sera de donner toutes leurs chance à la démocratie, à la réconciliation,
à l’alternance pacifique. M. Faure GNASSINGBE, son gouvernement et son parti
sauront-ils faire preuve d’une si lucide et sublime audace ?
Dy GILID
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