Si
les dialogues se succèdent au Togo sans jamais nous conduire au bout du tunnel,
c’est bien que le mal togolais est mal analysé. Tout le monde croit aujourd’hui
que l’armée togolaise, qui a été la première à faire un coup d’Etat violent en
Afrique après les indépendances a installé au pouvoir une famille, la famille
GNASSINGBE, qui veut s’y éterniser au besoin en tuant tous les Togolais. Voilà
l’opinion fausse qui fait le mal togolais.
En
réalité, le Togo est un pion dans le vaste échiquier des intérêts dans le
monde. Ce qui s’est passé en 1963 au
Togo ne pouvait pas s’y passer si des forces à l’œuvre dans le monde n’étaient
pas des références, des modèles, voire des maîtres. Elles s’étaient déjà manifestées
en Algérie, 45.000 morts dans les massacres de Sétif, et cela en quelques
jours. Ces massacres seront suivis d’une guerre de libération qui se déclenche
le 1er novembre 1954..Elles s’étaient encore manifestées au Congo
avec l’assassinat de Patrice LUMUMBA.
Le
malheur du Congo (RDC), qui se poursuit, vient du fait qu’il est très riche et aiguise
les appétits, mais aussi du fait, qu’il trouve en lui des « enfants »
qui se prêtent facilement au jeu des puissances qui le dépouillent.
L’Algérie
semble mieux se porter, parce que les dirigeants issus de la guerre avaient
pris une telle conscience des enjeux du monde, qu’ils réussirent l’incroyable
alchimie d’être à la fois musulmans et socialistes, proches de l’Union
Soviétique. Ainsi ils ne prêtèrent pas le flanc à ces forces. Attendons que
passe toute la génération des Moudjahiddin, ces combattants qui ont arraché l’indépendance
pour savoir ce qu’il en reste.
Le vrai défi à relever au Togo
Le
Togo, Munsterkolonie des Allemands, n’a pas fini de payer son refus de devenir
le partenaire modèle de la France en 1958. Notre brave Président Faure
GNASSINGBE s’en est félicité dans son
discours à l’occasion des 50 ans d’indépendance. Il faut espérer qu’il savait
ce qu’il faisait. En tout cas, en faisant ainsi, il témoignait de la nécessité
de réconcilier le Togo avec son histoire, et il prenait en même temps l’engagement
de ne plus être l’enfant du pays par lequel passe le scandale néo - colonial.
Admirable posture.
Aussi
cet acharnement à vouloir l’obliger à quitter le pouvoir en 2015, alors même
que la loi sur la limitation des mandats n’est pas encore votée, apparait comme
la posture de gens qui font le jeu des forces ayant sapé les bases du nouvel Etat indépendant en
1963. En d’autres termes, que le dialogue cesse d’avoir une idée fixe, l’alternance
à tout prix en 2015, qu’il cesse de considérer la démocratie comme la panacée,
qu’il intègre les paramètres de l’histoire du Togo et sans aucun doute, il
avancera vers la destruction du mal togolais. Celle-ci ne pourra prendre que la
forme d’une intégration apaisée dans un système mondial dominé par le
capitalisme, j’allais dire la démocratie libérale, même si la Chine et la
Russie s’ingénient à réinventer un modèle qui lui fasse contrepoids.
Dy
Gilid
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