M. Donald TRUMP, nouveau maître de la Maison
Blanche à Washington ne connaissait pas l'Amérique. Encore moins le monde. Les
décrets qu'il a signés, notamment celui qui vise des Musulmans de sept pays en
témoignent. L'indignation suscitée par ce décret lui apprendra beaucoup de
choses sur son pays et sur le monde. Mais n'est ce pas notre monde qui est à la
merci d'un apprenti sorcier, qui va se mettre à apprendre ce qu'il lui fallait
savoir avant d'arriver au pouvoir?
Comme
par hasard, cette indignation prend l'allure chez les Iraniens de mesures
réciproques, Téhéran ne voulant plus accueillir sur son sol des Américains.
Pourtant ce n'est pas un hasard. Cette réaction s'inscrit dans la droite ligne
d'une histoire digne, dont un événement, le retour de l'Ayatollah Khomeini à
Téhéran témoigne. Les décrets qu'il a signés, notamment celui qui vise des
Musulmans de sept pays musulmans à la veille de la commémoration du 1er février 1979 nous en rappelle la richesse.
Feu
Atutsè Kokouvi AGBOBLI, politologue, journaliste et ancien Ministre de la Communication
avait l’habitude de dire qu’aux Etats Unis, même un singe peut être un bon
président. Car il lui est seulement demandé de laisser les institutions faire.
M. Donald TRUMP veut aller contre les institutions et il apprend à connaitre
son pays et le monde avec la réaction de l’Iran.
L'Ayatollah KHOMEYNI
Il restera
toujours des gens pour admirer l'arrogance, comme ceux qui applaudissent
quand au mépris de la sagesse qui a conduit les présidents américains,
républicains et démocrates confondus, à refuser de transférer l’ambassade des
Etats Unis à Jerusalem, il proclame qu’il le fera. Pourvu qu’il ne découvre pas
dans cette démarche aussi un autre aspect de notre monde. En tout cas,
milliardaire ou pas, le monde sera son maître et lui son élève.
L’Iran en
adoptant des mesures de réciprocité a voulu lui faire redécouvrir toute son
histoire, qui à la veille du 1er février, prend un relief
particulier.
1er février 1979 , retour de l’Ayatollah Khomeyni
Le 1er février
1979, l'ayatollah Ruhollah Khomeyni (on écrit aussi Khomeiny ou Khomeini)
rentre triomphalement à Téhéran (Iran)
après un exil de plusieurs mois à Neauphle-le-Château et la fuite du chah.
L'avènement, sous l'égide de ce chef religieux chiite, d'une république
islamique fondée sur l'application stricte de la shari'a, la loi du
Prophète, va provoquer un regain d'activisme religieux dans l'ensemble du monde
musulman.
L’Iran du XXème sièccle
Après
la Première Guerre mondiale, un officier énergique restaure un semblant d'ordre
avec le concours des Anglais. Il se fait couronner le 31 octobre 1925 sous le
nom de Réza chah Pahlévi.
Grand
admirateur du Turc Moustafa
Kémal, il entreprend, comme lui, à marches forcées la modernisation
de son pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, comme il refuse à l'Angleterre
et à l'URSS d'acheminer du matériel à travers l'Iran, son pays est envahi le 25
août 1941 et lui-même doit abdiquer au profit de son fils Mohammed (22 ans).
En
1953, le premier ministre Mohammad
Mossadegh, tente de nationaliser l'Anglo-Iranian Oil Company. C'est un fait sans
précédent... Lorsque la crise pétrolière éclate en 1974 , après la guerre du
Kippour, le chah
est le premier à réclamer une augmentation des redevances versées aux pays
exportateurs, reprenant à son compte le programme de Mossadegh !
L’avènement de la
République Islamique
En
1978 éclatent les premières manifestations de rues. Le clergé chiite,
réfractaire à une modernisation trop hâtive, les attise habilement. Son
principal représentant, l'ayatollah Khomeyni, prend la tête de la République
islamique après la fuite du chah.
Dès
lors, confrontée aux menaces extérieures, en premier lieu celle de l'Irak de
Saddam Hussein, en second lieu celle des pays sunnites du Golfe
Persique, la République islamique d'Iran va tenter d'assurer son droit à
l'existence par tous les moyens, y compris en mobilisant les minorités chiites
des autres pays de la région. –
Continuité historique
Depuis que Cyrus le
Grand a rassemblé tous les peuples des plateaux iraniens sous son
autorité et les a entraînés à la conquête de l'Orient, de la mer Égée à
l'Indus, l'Iran n'a plus cessé de rayonner sur le monde environnant.
- Les Achéménides (539 à 330 avant JC)
L'empire de
Cyrus laisse une impression rare d'équilibre, d'humanité et de tolérance. Cyrus
et ses successeurs se montrent respectueux des libertés locales, des divinités
et des traditions de leurs sujets. Ils prennent le titre de «Roi des Rois»,
signifiant par là qu'ils admettent d'autres souverains dans leur empire.
Grâce aux
Achéménides émerge au final une grande civilisation dont témoignent les ruines
de Persépolis.
Paradis persan
Le mot paradis
vient d'un mot persan qui signifie jardin du seigneur car l'art des
jardins a toujours été très prisé dans ce pays à dominante aride...
- De l'hellénisme aux Parthes (330 avant JC à 224)
La conquête de
l'empire achéménide par Alexandre le
Grand débouche sur le mariage inattendu des cultures grecque et
perse. Il se solde par le fractionnement de l'Orient entre différents royaumes
mi-grecs mi-orientaux, autrement dit hellénistiques. Tandis que Rome s'empare
des royaumes du littoral méditerranéen, les peuples d'Iran tombent sous le joug
des Parthes. Ces rudes guerriers vont diriger l'Iran pendant quatre siècles
sans cesser de mener la vie dure aux Romains, sur la frontière de l'Euphrate.
- La Perse fait son retour avec les Sassanides
(224 à 651)
En 224, un pur
Persan se fait couronner «Roi des rois» (Châhânchâh) sous le nom
d'Ardashir 1er et établit sa capitale à Ctésiphon, en Mésopotamie. Il restaure
les traditions de la Perse achéménide et refait l'unité du pays autour de la
religion mazdéiste.
Ses descendants
de la dynastie sassanide vont pendant quatre siècles combattre avec acharnement
leurs rivaux de l'empire romain d'Orient, établis à Constantinople. À bout de
forces, les uns et les autres se montreront incapables de repousser les
cavaliers musulmans surgis d'Arabie après la mort de Mahomet.
- La césure musulmane (651 à 1501)
L'Iran tombe
aux mains des Arabes musulmans après la bataille de Néhavend (ou Nahâvand), en
642. Il passe sous l'autorité du calife, établi dans un premier temps à Médine,
puis à Damas, en Syrie.
Lorsqu'un
siècle plus tard, à la faveur d'un changement
dynastique, le calife, reconnu comme le chef de tous les musulmans
sunnites, déplace sa capitale à Bagdad, ce sont toutes les élites musulmanes
qui s'imprègnent de culture persane. C'est l'«intermède iranien» ! Les
contes des Mille et Une
nuits conservent le souvenir de ce moment privilégié de l'islam.
Dans les
provinces iraniennes émergent des principautés autonomes, sous l'autorité de
dynasties locales, souvent d'origine turque, comme les Ghaznévides dans
l'Afghanistan actuel ou les Samanides au Khorassan. L'Iran musulman connaît son
apogée intellectuel aux alentours de l'An Mil, avec le poète Firdousi et le savant
Ibn Sînâ (Avicenne).
En 1055, les Turcs
Seldjoukides s'emparent de Bagdad et imposent leur joug à l'ensemble
de l'Iran. Eux-mêmes, comme leurs prédécesseurs, adoptent rapidement la culture
persane et participent à la grandeur de celle-ci. Grâce à eux, le «style
persan» va se diffuser dans tout l'Orient islamique, de la Mésopotamie au
nord de l'Inde, du Tigre au Gange. Il perdurera jusqu'au XIXe siècle.
Le pire est à
venir au XIIIe siècle avec le Mongol Gengis Khan
qui saccage le pays comme le reste de l'Asie centrale), rase les villes et
détruit les systèmes d'irrigation. L'un de ses descendants, Tamerlan,
renoue avec les saccages. Lui-même et ses successeurs savourent néanmoins à
Samarcande le raffinement de la civilisation persane.
- Splendeurs safavides (1501 à 1736)
L'Iran renaît
avec Chah Ismaïl, un prince turc des bords de la mer Caspienne. Sa dynastie est
dite safavide (ou séfévide) d'après un religieux mystique dont
elle est issue, Safi al-Din.
Chah Ismaïl
impose le chiisme comme religion d'État, au prix de violentes persécutions
contre les sunnites. L'Iran marque dès lors sa différence envers les autres
États musulmans...
La culture
persane s'épanouit sous le règne d'Abbas 1er
comme en témoignent les beaux monuments d'Ispahan,
les tapis, les céramiques et les délicieuses miniatures de cette époque.
- Effacement et renouveau de l'Iran
En 1722, le
pays, sur son déclin, est envahi par les Afghans, un peuple de langue persane
mais de religion sunnite et à ce titre persécuté par les Safavides. Le
souverain appelle à son secours un chef de bande. Celui-ci finit par s'emparer
de la couronne et prend le nom de Nadir Chah. Le pays sombre dans
l'anarchie. En 1796, un chef turc s'empare à son tour du titre royal et fonde
la dynastie Qadjar. Les temps sont rudes. Le pays et sa nouvelle
capitale, Téhéran, végètent, sans administration digne de ce nom.
Émus par la défaite de la
Russie face au Japon en 1905, quelques intellectuels nationalistes
décident de se remuer. Ils imposent au souverain, le 6 août 1906, la
convocation d'une assemblée nationale constituante. Un premier Parlement (Majlis)
entre en fonction à la fin de l'année.
Las, c'est le
moment où Anglais et Russes s'intéressent à l'Iran. Par l'accord du 31 août
1907, ils se partagent le pays en zones d'influence et mettent un terme à
l'aventure libérale. Leur intérêt pour le pays s'accroît avec la découverte le
26 mai 1908 d'un gisement de pétrole !
- De révolution en révolution
Après la
Première Guerre mondiale, un officier énergique restaure un semblant d'ordre
avec le concours des Anglais. Il se fait couronner le 31 octobre 1925 sous le
nom de Réza chah Pahlévi.
Grand
admirateur du Turc Moustafa
Kémal, il entreprend, comme lui, à marches forcées la modernisation
de son pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, comme il refuse à l'Angleterre
et à l'URSS d'acheminer du matériel à travers l'Iran, son pays est envahi le 25
août 1941 et lui-même doit abdiquer au profit de son fils Mohammed (22 ans).
Tel est l’Iran,
le pays qui a répondu à Donald TRUMP comme il se doit.
Source
https://www.herodote.net/2500_ans_d_Histoire-synthese