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jeudi 27 avril 2017

Togo: le retour de la vie


En 57 ans d'indépendance, combien de tentatives de réconciliation qui ont échoué au Togo, tant des crises récurrentes venaient en saper les fondements. Et puis hier un hommage au Père de l'Indépendance du pays dans le cadre des réparations immatérielles honorant la mémoire de ceux qui ont servi ce pays et l'ont marqué de manière indélébile, un hommage qui semble être le bon pied d'une bonne réconciliation. Oui Feu Sylvanus OLYMPIO a marqué ce pays de manière indélébile. L'ambassadeur des Etats Unis au Togo, M.David Gilmour en portant à la connaissance des Togolais et du monde entier ( de nombreux diplomates accrédités à Lomé ont été invités au vernissage et à l'exposition des photos de la visite du Président OLYMPIO aux Etats Unis en 1962) , a accompagné la réconciliation que pilote le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCCRUN) d'une émotion et d'un geste fort qui en font une réconciliation promise à un grand succès.

Le geste fort est venu de l'initiative de ce diplomate qui a su comprendre toute la richesse de ces documents qui seront partagés aux Togolais pendant un mois à Lomé. Il s'est renforcé avec l'adhésion des plus hautes autorités du pays qui ont commis le HCCRUN pour intégrer cette initiative au programme de réparations prévu en vue de la réconciliation.

L'émotion était présente à travers la présence dans la même salle du Président Faure GNASSINGBE entouré de ses collaborateurs, et de la famille OLYMPIO autour de M. Gilchrist OLYMPIO, fils du père de l'indépendance et président national de l'Union des Forces de Changement (UFC).  Le père du premier a été le bénéficiaire du coup d'Etat du 13 janvier 1963 que cette exposition de photos veut aider les Togolais à transcender. Le père du second en a été la victime. Les deux pères ont engagé le Togo dans l'émotion d'un assassinat. Les deux fils ont célébré le 26 avril dernier "une émotion plus forte que celle de tuer", à savoir l'émotion" de laisser la vie".

Oui la réconciliation qui s'est nourrie de cette exposition a permis de découvrir une réelle volonté de tourner les pages sombres d'une histoire ensanglantée pour écrire de nouvelles pages d'une histoire qui fait triompher la vie, la justice, la liberté. Fasse le Ciel qu'il en soit ainsi.

Une telle démarche mérite d'être saluée et encouragée par tous les Togolais, surtout par ceux qui risquent d'être jaloux pour ne pas avoir été au coeur de celle-ci. Une telle honnêteté sera un peu comme leur sacrifice pour faire avancer la construction du Togo.
                                                                                                Dy GILID





mardi 31 janvier 2017

Digne réponse de l'Iran aux provocations de TRUMP



 M. Donald TRUMP, nouveau maître de la Maison Blanche à Washington ne connaissait pas l'Amérique. Encore moins le monde. Les décrets qu'il a signés, notamment celui qui vise des Musulmans de sept pays en témoignent. L'indignation suscitée par ce décret lui apprendra beaucoup de choses sur son pays et sur le monde. Mais n'est ce pas notre monde qui est à la merci d'un apprenti sorcier, qui va se mettre à apprendre ce qu'il lui fallait savoir avant d'arriver au pouvoir?
Comme par hasard, cette indignation prend l'allure chez les Iraniens de mesures réciproques, Téhéran ne voulant plus accueillir sur son sol des Américains. Pourtant ce n'est pas un hasard. Cette réaction s'inscrit dans la droite ligne d'une histoire digne, dont un événement, le retour de l'Ayatollah Khomeini à Téhéran témoigne. Les décrets qu'il a signés, notamment celui qui vise des Musulmans de sept pays musulmans à la veille de la commémoration du  1er février 1979 nous en rappelle la richesse. 
Feu Atutsè Kokouvi AGBOBLI, politologue, journaliste et ancien Ministre de la Communication avait l’habitude de dire qu’aux Etats Unis, même un singe peut être un bon président. Car il lui est seulement demandé de laisser les institutions faire. M. Donald TRUMP veut aller contre les institutions et il apprend à connaitre son pays et le monde avec la réaction de l’Iran.
 
 L'Ayatollah KHOMEYNI






 Il restera toujours des gens pour admirer l'arrogance, comme ceux qui applaudissent quand au mépris de la sagesse qui a conduit les présidents américains, républicains et démocrates confondus, à refuser de transférer l’ambassade des Etats Unis à Jerusalem, il proclame qu’il le fera. Pourvu qu’il ne découvre pas dans cette démarche aussi un autre aspect de notre monde. En tout cas, milliardaire ou pas, le monde sera son maître et lui son élève.
L’Iran en adoptant des mesures de réciprocité a voulu lui faire redécouvrir toute son histoire, qui à la veille du 1er février, prend un relief particulier.
1er février 1979 , retour de l’Ayatollah Khomeyni
Le 1er février 1979, l'ayatollah Ruhollah Khomeyni (on écrit aussi Khomeiny ou Khomeini) rentre triomphalement à Téhéran (Iran) après un exil de plusieurs mois à Neauphle-le-Château et la fuite du chah. L'avènement, sous l'égide de ce chef religieux chiite, d'une république islamique fondée sur l'application stricte de la shari'a, la loi du Prophète, va provoquer un regain d'activisme religieux dans l'ensemble du monde musulman.
L’Iran du XXème sièccle
Après la Première Guerre mondiale, un officier énergique restaure un semblant d'ordre avec le concours des Anglais. Il se fait couronner le 31 octobre 1925 sous le nom de Réza chah Pahlévi.
Grand admirateur du Turc Moustafa Kémal, il entreprend, comme lui, à marches forcées la modernisation de son pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, comme il refuse à l'Angleterre et à l'URSS d'acheminer du matériel à travers l'Iran, son pays est envahi le 25 août 1941 et lui-même doit abdiquer au profit de son fils Mohammed (22 ans).
En 1953, le premier ministre Mohammad Mossadegh, tente de nationaliser l'Anglo-Iranian Oil Company. C'est un fait sans précédent... Lorsque la crise pétrolière éclate en 1974 , après la guerre du Kippour, le chah est le premier à réclamer une augmentation des redevances versées aux pays exportateurs, reprenant à son compte le programme de Mossadegh !

L’avènement de la République Islamique
En 1978 éclatent les premières manifestations de rues. Le clergé chiite, réfractaire à une modernisation trop hâtive, les attise habilement. Son principal représentant, l'ayatollah Khomeyni, prend la tête de la République islamique après la fuite du chah.
Dès lors, confrontée aux menaces extérieures, en premier lieu celle de l'Irak de Saddam Hussein, en second lieu celle des pays sunnites du Golfe Persique, la République islamique d'Iran va tenter d'assurer son droit à l'existence par tous les moyens, y compris en mobilisant les minorités chiites des autres pays de la région. –
Continuité historique
Depuis que Cyrus le Grand a rassemblé tous les peuples des plateaux iraniens sous son autorité et les a entraînés à la conquête de l'Orient, de la mer Égée à l'Indus, l'Iran n'a plus cessé de rayonner sur le monde environnant.
- Les Achéménides (539 à 330 avant JC)
L'empire de Cyrus laisse une impression rare d'équilibre, d'humanité et de tolérance. Cyrus et ses successeurs se montrent respectueux des libertés locales, des divinités et des traditions de leurs sujets. Ils prennent le titre de «Roi des Rois», signifiant par là qu'ils admettent d'autres souverains dans leur empire.
Grâce aux Achéménides émerge au final une grande civilisation dont témoignent les ruines de Persépolis.
Paradis persan
Le mot paradis vient d'un mot persan qui signifie jardin du seigneur car l'art des jardins a toujours été très prisé dans ce pays à dominante aride...
- De l'hellénisme aux Parthes (330 avant JC à 224)
La conquête de l'empire achéménide par Alexandre le Grand débouche sur le mariage inattendu des cultures grecque et perse. Il se solde par le fractionnement de l'Orient entre différents royaumes mi-grecs mi-orientaux, autrement dit hellénistiques. Tandis que Rome s'empare des royaumes du littoral méditerranéen, les peuples d'Iran tombent sous le joug des Parthes. Ces rudes guerriers vont diriger l'Iran pendant quatre siècles sans cesser de mener la vie dure aux Romains, sur la frontière de l'Euphrate.
- La Perse fait son retour avec les Sassanides (224 à 651)
En 224, un pur Persan se fait couronner «Roi des rois» (Châhânchâh) sous le nom d'Ardashir 1er et établit sa capitale à Ctésiphon, en Mésopotamie. Il restaure les traditions de la Perse achéménide et refait l'unité du pays autour de la religion mazdéiste.
Ses descendants de la dynastie sassanide vont pendant quatre siècles combattre avec acharnement leurs rivaux de l'empire romain d'Orient, établis à Constantinople. À bout de forces, les uns et les autres se montreront incapables de repousser les cavaliers musulmans surgis d'Arabie après la mort de Mahomet.
- La césure musulmane (651 à 1501)
L'Iran tombe aux mains des Arabes musulmans après la bataille de Néhavend (ou Nahâvand), en 642. Il passe sous l'autorité du calife, établi dans un premier temps à Médine, puis à Damas, en Syrie.
Lorsqu'un siècle plus tard, à la faveur d'un changement dynastique, le calife, reconnu comme le chef de tous les musulmans sunnites, déplace sa capitale à Bagdad, ce sont toutes les élites musulmanes qui s'imprègnent de culture persane. C'est l'«intermède iranien» ! Les contes des Mille et Une nuits conservent le souvenir de ce moment privilégié de l'islam.
Dans les provinces iraniennes émergent des principautés autonomes, sous l'autorité de dynasties locales, souvent d'origine turque, comme les Ghaznévides dans l'Afghanistan actuel ou les Samanides au Khorassan. L'Iran musulman connaît son apogée intellectuel aux alentours de l'An Mil, avec le poète Firdousi et le savant Ibn Sînâ (Avicenne).
En 1055, les Turcs Seldjoukides s'emparent de Bagdad et imposent leur joug à l'ensemble de l'Iran. Eux-mêmes, comme leurs prédécesseurs, adoptent rapidement la culture persane et participent à la grandeur de celle-ci. Grâce à eux, le «style persan» va se diffuser dans tout l'Orient islamique, de la Mésopotamie au nord de l'Inde, du Tigre au Gange. Il perdurera jusqu'au XIXe siècle.
Le pire est à venir au XIIIe siècle avec le Mongol Gengis Khan qui saccage le pays comme le reste de l'Asie centrale), rase les villes et détruit les systèmes d'irrigation. L'un de ses descendants, Tamerlan, renoue avec les saccages. Lui-même et ses successeurs savourent néanmoins à Samarcande le raffinement de la civilisation persane.
- Splendeurs safavides (1501 à 1736)
L'Iran renaît avec Chah Ismaïl, un prince turc des bords de la mer Caspienne. Sa dynastie est dite safavide (ou séfévide) d'après un religieux mystique dont elle est issue, Safi al-Din.
Chah Ismaïl impose le chiisme comme religion d'État, au prix de violentes persécutions contre les sunnites. L'Iran marque dès lors sa différence envers les autres États musulmans...
La culture persane s'épanouit sous le règne d'Abbas 1er comme en témoignent les beaux monuments d'Ispahan, les tapis, les céramiques et les délicieuses miniatures de cette époque.
- Effacement et renouveau de l'Iran
En 1722, le pays, sur son déclin, est envahi par les Afghans, un peuple de langue persane mais de religion sunnite et à ce titre persécuté par les Safavides. Le souverain appelle à son secours un chef de bande. Celui-ci finit par s'emparer de la couronne et prend le nom de Nadir Chah. Le pays sombre dans l'anarchie. En 1796, un chef turc s'empare à son tour du titre royal et fonde la dynastie Qadjar. Les temps sont rudes. Le pays et sa nouvelle capitale, Téhéran, végètent, sans administration digne de ce nom.
Émus par la défaite de la Russie face au Japon en 1905, quelques intellectuels nationalistes décident de se remuer. Ils imposent au souverain, le 6 août 1906, la convocation d'une assemblée nationale constituante. Un premier Parlement (Majlis) entre en fonction à la fin de l'année.
Las, c'est le moment où Anglais et Russes s'intéressent à l'Iran. Par l'accord du 31 août 1907, ils se partagent le pays en zones d'influence et mettent un terme à l'aventure libérale. Leur intérêt pour le pays s'accroît avec la découverte le 26 mai 1908 d'un gisement de pétrole !
- De révolution en révolution
Après la Première Guerre mondiale, un officier énergique restaure un semblant d'ordre avec le concours des Anglais. Il se fait couronner le 31 octobre 1925 sous le nom de Réza chah Pahlévi.
Grand admirateur du Turc Moustafa Kémal, il entreprend, comme lui, à marches forcées la modernisation de son pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, comme il refuse à l'Angleterre et à l'URSS d'acheminer du matériel à travers l'Iran, son pays est envahi le 25 août 1941 et lui-même doit abdiquer au profit de son fils Mohammed (22 ans).
Tel est l’Iran, le pays qui a répondu à Donald TRUMP comme il se doit.
Source https://www.herodote.net/2500_ans_d_Histoire-synthese