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dimanche 6 décembre 2015

Les bourgeons d'un nouveau monde

La COP 21 à Paris, le Burkina Faso qui témoigne de la vigueur des peuples quand ils le veulent et le peuvent, l'Afrique du Sud où Pékin face aux  Chefs d'Etat africains inaugure son règne de première puissance économique du monde,  telle est l'alchimie de l'actualité qui est pleine d'enseignements.

Le retour à l'essentiel

La COP 21 a rallié autour d'elle les Chefs d'Etat et de gouvernement du monde, le temps d'une ouverture théâtralisée où le monde a été averti qu'il court à sa perte s'il ne vient pas à bout du réchauffement climatique. Les solutions sont attendues la semaine prochaine dans l'accord qui va sceller les deux semaines de négociations de Paris. Mais l'essentiel y sera-t-il dit? Osera-t-on montrer du doigt la faillite d'un système économique, qui doit sa prospérité à son génie en matière de création de "besoins illusoires", pour parler comme Herbert MARCUSE, besoins illusoire lui permettant d'intégrer à marche forcée tous les individus en s'appuyant sur les médias, la publicité ?

Trop d'empires économiques, trop de grandes fortunes sont fondées sur ces besoins là et trop de consommateurs abreuvés par la pensée unique ressentiront comme un manque si on leur enlevait ces besoins, qui opèrent comme une drogue. Alors que faire? La chose semble si difficile que tout le monde sait ce qu'il faut faire mais que tout le monde ne s'accorde pas sur la manière d'y parvenir. Et si tout simplement on revoyait tout ce qui n'est pas indispensable aux hommes dans tout ce que le système économique du monde propose aux gens de consommer? Un coup d'oeil chez les marginaux, qui ont pu résister à l'intégration au système nous en donne une idée. Le pygmée des forêts africaines, l'Indien de la forêt amazonienne qui sont en osmose avec leur environnement ne cherchent pas à aller à Kinshasa, à Bangui, à Caracas et à fortiori à Paris, si l'on ne les pervertit pas. Les besoins illusoires ont perverti le monde et il est temps pour le monde de les identifier et de revenir à une véritable communion avec l'environnement, qui est respect de la biche qu'on ne tue pas n'importe comment, de l'arbre qu'on n'abat pas n'importe comment, et à plus forte raison de celui que Dieu a créé à son image à en croire à la Bible, et qu'on tue n'importe comment, et partout.
Le système économique mondial est allé trop loin, sacrifiant des vies, des civilisations pour enfin se rendre compte qu'il se sacrifiait lui-même. Il lui faut revenir à l'essentiel. Il lui faut se repenser. 

Tout dans l'histoire est utile

Le Burkina Faso avec ses élections pacifiques et le choix de Rock Christian KABORE comme successeur de Blaise COMPAORE vient confirmer que la domination des autres, l'intégration à marche forcée n'est jamais une bonne solution. Ainsi, il n'était pas nécessaire d'envoyer des troupes renverser Saddam HUSSEIN, d'intervenir en Libye pour renverser KHADAFI parce qu'on est une puissance, parce qu'on en a les moyens. Sur les cendre de Saddam HUSSEIN, DAESH est né. BOKO HARAM a pris de la vigueur sur les cendres de KHADAFI et qui sait ce qui peut encore y naître?

Le Burkina Faso nous rappelle que l'histoire des peuples est un processus dialectique où chacun joue un rôle indispensable pendant un temps. Il fut du devoir de COMPAORE pendant un temps de former des gens comme ROCK Christian KABORE. Il a le mérite de l'avoir identifié, d'avoir reconnu sa valeur, de l'avoir associé à la gestion des affaires publiques, voire de ne pas l'avoir fait assassiner , quand il a accompli le meurtre du "père spirituel" qu'il était pour lui, quand il a rompu avec lui parce que l'histoire le lui commandait. 

Même le coup d'Etat de DIENDERE dans ce processus dialectique avait sa place. N'a-t-il pas permis au nouveau Président élu de condamner le coup d'Etat, c'est à dire de renouveler sa rupture avec ses anciens amis. Ce fut la meilleure opportunité de campagne pour le candidat qu'il était alors, et qui avait l'occasion de rassurer le peuple burkinabe sur l'authenticité de son engagement démocratique.

A travers ces contradictions le peuple burkinabe en payant le prix qu'il lui fallait payer a frayé le chemin de l'histoire. Puissent ceux qui sont tentés de toujours faire les révolutions à la place des peuples s'instruire de l'exemple burkinabe!

Le coup de grâce au dollar

Enfin le sommet de Johannesburg qui a réuni les Chefs d'Etat de Chine et d'Afrique apparait comme celui où un ancien grand marginal du système économique mondial, la Chine, vient assurer les grands marginaux africains de sa solidarité. 60 MILLIARDS de dollars sont promis au continent pour son développement. Mais lequel? Saura-t-il être à l'écoute des marginaux du monde pour choisir de faire juste ce qui est essentiel et éviter ce qui est illusoire? Il est vrai qu'avec son harem l'hôte du sommet ne semble pas avoir le sens de l'essentiel pas plus que beaucoup de ses collègues, trop riches pour les peuples qu'ils gouvernent, plus riches que leurs collègues des pays occidentaux, dont finalement on comprend le refus d'être généreux comme la Chine.  Celle-ci qui met les moyens qu'il faut pour montrer que le dollar n'a plus d'importance et s'installer confortablement dans le fauteuil de première puissance économique du monde, que l'Amérique de plus en plus a de la peine à garder. Ceux-là sont trop exigeants envers eux-mêmes pour ne pas l'être envers les autres.

                                                                                           Dy GILID

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