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dimanche 12 octobre 2014

Mal faire en voulant trop bien faire

La spécialité de l'élite togolaise est de rater tous les rendez vous du pays avec la paix et la prospérité. Tout simplement parce qu'elle en fait trop en croyant bien faire. Si encore elle avait le courage de faire son mea culpa de temps à autre.
A tout Seigneur, tout honneur commençons par le Président de la République M. Faure GNASSINGBE. Quelle mouche l'a piqué le jour où en public il livrait un aspect essentiel du testament politique de son père, à savoir qu'il fallait que le Rassemblement du Peuple Togolais  fasse tout pour garder le pouvoir. Le fait d'avoir créé l'Union pour la République (UNIR) ne fait pas oublier cette bourde.

Continuons avec le Président de la Cour Constitutionnelle, M. Abdou ASSOUMA. Etait-il vraiment indispensable de dire une vérité de La Palisse, à savoir qu'il est trop tard pour des réformes sérieuses, sincères, sans frustrations d'un côté comme de l'autre? L'opposition avait accepté sa place à la CENI, et était prête à faire contre mauvaise fortune bon coeur. Pourquoi l'avoir provoquée, en se mettant dans la posture d'un personnage, qui ne peut pas être impartial, alors que justement sa fonction à la Cour Constitutionnelle requiert de lui une impartialité à toute épreuve.

Comme les mauvaises langues disent déjà que cet éditorial veut seulement tirer à boulets rouges sur le pouvoir, évoquons un cas de l'opposition: celui du candidat naturel de l'opposition à l'élection présidentielle de 2015, qui cherche à se métamorphoser en candidat culturel. M. Jean Pierre FABRE, en acceptant l'investiture de son parti pour le représenter à ce scrutin, a tenu à préciser que sa candidature était une proposition de l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC) aux forces de l'opposition dans la dynamique de la recherche d'un candidat unique pour un programme unique. Belle posture, mais qui a été précédée de cette malheureuse bourde du candidat naturel.

En ce mois du civisme, belle initiative qu'il faut saluer, le rappel de telles fautes est nécessaire, car il permet de souligner que si les manuels d'instruction ou d'éducation civique sont importants, ce qui compte surtout ce sont les exemples, les modèles qui doivent inspirer les enfants et les jeunes. Tous les spécialistes en leadership, c'est à dire l'art d'amener les gens à faire volontairement ce que vous attendez d'eux vous diront que l'une des qualités du leader, c'est de savoir donner l'exemple.

 Dans tous ces cas, nous avons des exemples de leaders, qui ne savent pas amener les autres à faire volontairement ce qu'ils attendent d'eux. Si l'on veut comprendre pourquoi la force et la violence se déchainent par moments dans ce pays, il faut commencer par là, et demander à ceux qui veulent conduire la destinée de ce pays de savoir parler. Faut-il rappeler aux uns et aux autres la langue d'ESOPE, celle qui construit un pays, une famille, une entreprise, et qui dans le même temps peut détruire ce qui a été construit?

 Le Comte dans sa jalouse furie ne croyait pas si bien dire, quand il déclarait qu'un prince dans un livre apprend mal son devoir et que c'est par l'exemple, qu'il apprend mieux. En réalité les bons livres ne racontent que la vie de gens sublimes qu'ils soient riches ou misérables. De tels livres font peut-être défaut au Togo parce que le Togo manque cruellement de gens sublimes. Et être sublime, c'est quelques fois comme AUGUSTE se dire, que parvenu au faîte, il faut aspirer à descendre, ou comme MANDELA abandonner le pouvoir alors que personne ne le souhaite.
                                                                                             Dy GILID

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