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mardi 22 juillet 2014

L'alternance s'éloigne


Trois faits sont survenus ces derniers jours qui montrent que l'opposition togolaise gère mal sa recherche d'une transition, en clair sa victoire à l'élection présidentielle de 2015.

D'abord la querelle à propos des cinq sièges de la CENI. L'UFC n'est pas de l'opposition, dit-on. Parce qu'elle a des ministres au gouvernement. Mais en sciences, n'a-t-on pas appris qu'il y a deux postures pour le chercheur qui veut apprendre à connaitre son objet d'étude? La première est la distanciation, rester hors de l'objet pour l'observer. La deuxième est l'engagement, l'enfermement dans l'objet pour l'observer de l'intérieur. Entre un journaliste qui écrit un livre sur une société secrète et un ancien membre de cette société, qui rompt avec elle et écrit un livre, lequel a le plus de possibilités de nous dire la vérité? Il faut cesser de déconstruire ce que l'histoire du pays a construit, et qui est si solide que malgré leurs supposées différences, l'ANC, la Coalition Arc en Ciel, l'ADDI et l'UFC ont toutes eu le réflexe d'être du même côté quand il s'est agi de voter le 30 juin dernier à propos des réformes constitutionnelles et institutionnelles au parlement. Si l'UFC se dit après l'avoir prouvé dans son vote à propos de l'affaire TARGONE et à propos des réformes constitutionnelles et institutionnelles au parlement qu'elle n'est pas hors de l'opposition, il faut l'accepter comme telle et rechercher avec elle le candidat unique de l'opposition.

Le deuxième fait est la séparation entre le Collectif Sauvons le Togo et la Ligue Togolaise des Droits de l'Homme, au moment même où l'UNIR qui se suffit accepte une fusion avec l'Alliance de Dahuku PERE. Des journalistes et responsables du Collectif ont condamné la Ligue Togolaise des Droits de l'Homme, sans d'ailleurs nous dire ce qu'il en était exactement. Dans tous les cas, la Ligue n'a pas été très bavarde sur les raisons de sa décision de quitter le Collectif. Ce qui traduit un souci, celui de trouver une solution qui aille dans le sens des intérêts du Collectif et du Togo.  Le comportement des journalistes et responsables du Collectif qui minimisent cet incident préparent aussi le lit pour l'échec de l'alternance.

Le troisième fait, qui peut avoir justifié la décision de la Ligue, est l'autoproclamation de M. Jean Pierre FABRE comme candidat unique naturel de l'opposition. N'aurait il pas été plus politiquement correct, plus élégant que l'ANC convoque un congrès, invite ses amis du CST, la Coalition, voire l'UFC négocie avec eux pour qu'ils  reconnaissent publiquement M. FABRE comme candidat unique de l'opposition? La difficulté est le péril qui rend glorieuse la victoire. La nier, la minimiser, c'est prendre le risque de connaître l'échec. L'affronter en déployant toutes ses qualités de rassembleur pour parvenir au but visé, c'est gagner avant l'heure. Tel n'a pas été le cas. M. FABRE devrait agir pour convaincre les Togolais qu'il est le candidat unique de l"opposition plutôt que de le dire.

Il est encore peut-être temps d'inverser la tendance, mais pour l'heure la défaite de l'alternance a de plus fortes chances que sa victoire compte tenu de ces faits.
                                                                                      Dy GILID

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