Même Dieu ne peut changer
celui qui ne veut pas changer. C’est toute la tragédie des religions jusqu’à ce
jour. C’est toute la force de la liberté, du libre arbitre. Et quand des hommes
libres, une classe politique responsable veut réellement faire quelque chose,
elle le fait. Le problème qui se pose
aujourd’hui est de savoir si le pouvoir réellement veut de réformes, qui le
fragiliseraient quelque peu, mais ne l’empêcheraient pas de gagner devant une
opposition qui est loin d’être unie. S’il le voulait, il n’aurait pas besoin de
ce dialogue. L’autre problème est de savoir si l’opposition ne risque pas
plutôt de rendre encore plus difficile les choses et de sortir plus divisée de ce dialogue, qu’elle n’y est
entrée.
Le dialogue a mis quatre
jours pour ne pas commencer à entamer les sujets de fond. Alors qu’il a des
contraintes de temps, acceptées par tous avant le début même de la rencontre.
Le 31 mai, le pouvoir pourra dire qu’il ne veut plus perdre du temps. L’opposition
en appellera peut-être encore à la rue. Et
Mgr BARRIGAH, finalement choisi comme médiateur ou facilitateur devra chercher
à quel Saint se vouer. Voyez vous, le problème de facilitateur devait être
résolu comme préalable avant même le début des travaux. Il y a une cavalière
manière d’organiser les débats sensibles, qui font qu’ils finissent toujours
par échouer au Togo.
Regardez, le dialogue s’est
choisi un Président pour lui dire après coup qu’il ne lui faisait pas confiance
pour conduire à bon port les travaux.. En quelque sorte, le CST a refusé de se
faire confiance alors qu’il se veut la principale force de l’opposition.
Dans le même temps, il n’a
pas su reconnaitre la valeur du pouvoir, qui a fait confiance à l’opposition en
lui permettant de présider le dialogue. Il a refusé de faire confiance au pouvoir,
avant même d’avoir tenté de le convaincre sur les sujets de fond. Mgr BARRIGAH,
qui travaille avec la classe politique togolaise avait-il réussi vraiment à
créer la confiance entre ses différents éléments ? Avec la tournure que
prend ce début de dialogue, il est permis d’en douter. Pourvu que la classe
politique ne s’adosse pas à ses admirables qualités pour perdre du temps et
accepter des élections qui feront le lit d’une victoire écrasante du pouvoir,
comme ce fut le cas pour les élections législatives. Le Président Faure
GNASSINGBE était à Dapaong le week end dernier, et tout dans cette visite avait
un parfum de campagne avant l’heure. L’opposition pour sa part, qui doit
construire son unité, refuse de partir à point. Rien ne lui servira ensuite de
courir.
Tout stratège averti sait
que l’adversaire n’est impressionné que par l’intelligence et la réactivité de
l’autre. Après les législatives de 2007, l’opposition a perdu une chance
historique de montrer cette intelligence et cette réactivité appropriée. Elle
court aujourd’hui parce qu’elle n’était pas partie à point. C’est dire que si réformes il doit y avoir, ce
n’est pas ce dialogue, qui en décidera. Ce dialogue cache beaucoup plus les vrais desseins de ses acteurs.
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