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dimanche 6 juillet 2008

LES FARC VAINCUES MAIS GUERIES

" Je me sens plus de solidarité avec les vaincus qu'avec les Saints."
Albert Camus


Ingrid Betancourt est libre. Et le monde entier se sent soulagé. Il a été souvent au bord des pleurs, chaque fois que des nouvelles alarmantes sur son sort étaient données. Ce rassemblement des femmes et des hommes, toutes conditions et toutes nationalités confondues autour de celle que nous pouvons nous permettre d'appeler Ingrid tout court, est le témoignage d'un monde qui a du coeur, qui peut encore éviter l'apocalypse. Il faut s'en réjouir.

Tout en souhaitant à Ingrid bon retour dans le monde, il sied de réfléchir maintenant aux lendemains de cette tragédie, qui a duré six ans. Autant il était indispensable d'être ferme contre ceux qui l'ont prise en otage et détenue dans des conditions atroces pour elle, pour sa famille, pour ceux qui croient en l'homme, autant il est indispensable aujourd'hui de penser à guérir les plaies où ce virus de la prise d'otages s'est logé.

Quel sera le sort réservé aux FARC? Telle est la question. De bonnes âmes brandissent déjà la hache d'un tribunal pénal international. Justice doit être faite certes. Mais qui sera coupable et responsable?

Je ne sais pas pourquoi, mais en apprenant la libération de Nelson Mandéla, j'ai rêvé ce jour-là à la libération de quelqu'un dont l'esprit habite ce blog. En apprenant celle d'Ingrid, j'ai refait le même rêve. Il se trouve que lui, il ne peut plus revenir dans sa famille, parce que tout simplement il a été tué. Pourtant il avait été jugé, condamné à dix ans de prison. Le régime qui avait les moyens de le garder dix ans en prison, qui avait le pouvoir de se respecter, pour faire respecter les valeurs qu'il incarnait, l'a tout simplement assassiné.

Les FARC quiqu'on dise n'avaient pas le pouvoir de se respecter. La logique de la violence qui était la leur les en empêchait. Aujourd'hui, les FARC ont perdu. Parce que les FARC doivent cesser de compter sur la violence et sur leurs canons. Elles doivent comme Ingrid revenir dans le monde. En plus, elles doivent faire le dur apprentissage de la paix, de la liberté, de la démocratie, de la tolérance, de l'amour. Les FARC ont été vaincues par toutes ces valeurs. Celà ne suffirait-il pas de les aider tout simplement à opérer les mutations de la liberté, sans les inquiéter avec des proicédures pénales inutiles.


Car, voyez-vous, les bourreaux de l'homme, dont l'assassinat me hante souvent, n'ont jamais été punis. Je ne pense même pas que celà soit nécessaire s'ils font l'effort de se laisser vaincre par toutes ces valeurs que j'ai citées plus haut. Aujourd'hui, ils parlent de réconciliation, de pardon. Le recours systématique à la violence est une maladie, la maladie de la bêtise.On ne pardonne pas une maladie, il faut plutôt la soigner, pour en guérir. Les FARC ont commencé à en guérir avec la libération d'Ingrid, même s'ils perdent la face. Que le monde ait la lucidité de les accompagner dans leur convalescence. Que dans notre pays aussi, ceux qui par la violence ont brisé l'harmonie se soignent pour guérir. Le prix sera peut-être la perte temporaire du pouvoir de l'Etat, mais celà s'appelle l'alternance, et c'est vital pour une saine démocratie, pour une véritable concorde dans le pays.

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