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dimanche 28 novembre 2010

Togo: un pays vide de grandes valeurs

''Soit Faure Gnassingbé ouvre honnêtement la voie du dialogue avec l’opposition et partage conséquemment un pouvoir que la dynastie qu’il incarne s’est arrogé hors toute loi. Dans ce cas, les principaux leaders du Frac, Front Républicain pour l’Alternance et le Changement devraient entrer au gouvernement avec des postes de souveraineté mais surtout une primature constitutionnellement renforcée et confiée à Jean Pierre Fabre, leader de l’opposition togolaise. Soit Faure persiste dans l’aveuglement où le poussent ses amis qui veulent de moins en moins son bien, et dans ce cas, il va dans le mur, pour soit ne pas être réélu en 2015 ou être chassé par une révolte sociale et populaire avant la fin de son mandat. La troisième dont tout le monde évite de parler, est une prise de pouvoir par l’armée. Ce moyen de renversement des régimes est à la mode en Afrique et malgré l’ «ethnicisation» de l’armée togolaise, ce n’est pas écarté. «Tout peut arriver et si Faure ne fait rien pour sauver le pays, il en sera responsable» s’en remet Kofi Yamgnane.'' Telle est la conclusion d'un article de Max Savi Carmel sur le site etiame.com faisant le point de la politique du Chef de l'Etat Togolais M. Faure Gnassingbé.
A en croire Max Savi Carmel, quelle que soit la solution que l'on considère, M. Faure Gnassingbé ne sera pas le maître du jeu. La commission de suivi de l'accord RPT/UFC pensait-elle la même chose en proposant un régime présidentiel tempéré comme l'une des solutions à la crise togolaise? Car si ce régime n'est pas le régime présidentiel à l'américaine, où le Président est l'homme fort du système politique et est réeelement responsable de la gestion du pays, s'il n'est pas non plus le régime semi présidentiel à la française, où le président est l'homme fort, mais en s'appuyant sur un premier ministre, qui assume la responsabilité des fautes du président, alors, il faut croire qu'au RPT et à l'UFC, on ne sait plus exactement ou on ne comprend plus exactement ce que fait M. Faure Gnassingbé, ce qu'il représente.
Cette crise d'identité du pouvoir justifierait-elle tous les dérapages constatés ces derniers temps et qui sapent le crédit engrangé suite aux élections législatives d'octobre 2007? d'ailleurs, est-ce un hasard si la plupart de ces dérapages tournent autour de l'assemblée Nationale? M.
Kpatcha Gnassingbé, un demi frère du Président, député, a été arrêté sans que son immunité ne soit levée, et il est incarcéré depuis 18 mois sans jugement; le Président de l'Assemblée nationale, qui assurait l'intérim en 2005, a nié qu'il y ait eu des morts dans les violences électorales de 2005; il y a quelques jours on a assisté à la télévision à une scène de députés s'apprêtant à régler leurs problèmes par la boxe; et puis la Cour Constitutionnelle vient de démettre huit députés démissionnaires de l'UFC, le parti sous la bannière duquel ils ont été élus, de leur poste de député.
Tout celà traduit un profond désordre, juste au moment où avec l'accord RPT/UFC, on croyait que le Togo était en train de saisir sa dernière chance pour sortir d'une longue crise politique. Ou plutôt son avant dernière chance, car selon etiame.com, même M. Jean Pierre Fabre serait prêt à devenir premier ministre, si M Faure Gnassingbé sait s'y prendre. Il serait alors la dernière chance après les échecs de MM. Koffigoh, Edem Kodjo, Agboyibor, Gnininvi, et aujourd'hui peut-être Gilchrist Olympio, qui sont allés au gouvernement pour donner une dernière chance au Togo.
N'y a-t-il pas trop de chances perdues pour le Togo? Et si l'on se fiait tout simplement au bon sens, la chose la mieux partagée du monde, semble-t-il, ne se rendrait-on pas compte que dans toutes ces chances perdues, il y avait deux facteurs constants, le RPT et Gnassingbé, qu'il faudrait peut être mettre en jachère, le temps d'essayer quelques nouvelles combinaisons sans ces deux facteurs ?
Il est vrai que ces deux facteurs sont très importants et que souvent ceux qui s'y frottent s'y piquent. A tel point que nul n'ose plus et voila le vrai problème du Togo. Ici, on n'a jamais su oser, quand il le faut ou comme il le faut. Et les choses sont devenues si complexes, que les Togolais se croient une race différente des autres, avec des problèmes inouis auxquels il faut des solutions inédites comme la recette bruyante du régime présidentiel tempéré. Pensez aux tonneaux qui font du bruit et vous trouverez l'adjectif qui qualifie le mieux le Togo aujourd'hui: c'est un pays vide de l'essentiel, un pays vide des grandes valeurs qui font les grandes destinées.