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vendredi 28 mai 2010

Le Togo au milieu du gué

L'actualité politique au Togo est marquée par la collaboration entre le Rassemblement du Peuple Togolais(RPT), parti au pouvoir et ce depuis 1969, et l'Union des Forces du Changement, principal parti de l'opposition dans le cadre d'un gouvernement formé suite à un accord signé par les responsables des deux partis. Les hommes politiques, la presse, les sites d'information en font leur principal sujet et chacun regarde la vérité de l'événement à sa porte, comme en témoignent les liens ci-dessous. De la porte de reel et nominal, votre blog qui est aussi grand dans les choses sérieuses que dans les bêtises, car elle est une oeuvre humaine, cette vérité apparait comme l'aboutissement logique d'un processus historique.
Tôt ou tard l'UFC de M. Gilchrist Olympio devait travailler avec le Rassemblement du Peuple Togolais. Et pour cause. Le Comité de l'Unité Togolaise, autour duquel s'est mobilisée la lutte pour l'indépendance du Togo, a commis une faute, que des générations d'héritiers de la lutte pour l'indépendance ont assumée comme un péché originel. Le CUT, création du Gouverneur MONTAGNIER pour promouvoir la tutelle de la France sur le Togo et faire du Togo une colonie modèle à la française, en s'émancipant par son engagement dans une lutte pour l'indépendance sans la France a commis un parricide. Parricide doublé d'une recherche intelligente de réveiller les rivalités franco allemandes, par une politique privilégiant les rapports avec l'Allemagne au détriment de la France. C'était inacceptable pour des stratèges, qui misaient l'avenir du monde sur l'union européenne. Si l'on y ajoute la tentative du Togo indépendant de créer sa propre monnaie pour s'affranchir de la zone franc, alors tout le décors du parricide, commis par le CUT et ses responsables au premier rang desquels le Président Sylvanus Olympio, est planté.
Le 13 janvier 1963, la France prendra sa revanche avec un coup d'Etat marqué par l'assassinat du président Olympio, reconnu par beaucoup comme le 'Père de l'Indépendance'. Commence alors une tragédie, où le jeu politique togolais se trouve handicapé par l'épée de Damoclès que ces deux parricides tiennent suspendue au dessus de la tête du Togo.
Pour avoir mis fin au régime du CUT, le Général Eyadèma est dans l'histoire du Togo l'ami de la France quelque peu humiliée par la politique du CUT. Son long règne et celui de son fils qui suit depuis 2005 n'auront pas été possibles sans le soutien de Paris, reconnait-on généralement à Lomé. Alors comment briser le signe indien pour libérer les héritiers de la lutte pour l'ndépendance et le peuple togolais en général de cette emprise tragique de l'histoire? En faisant assassiner par le digne héritier du Président Sylvanus Olympio ce que son héritage avait de plus utile pour lui , puisqu'il lui permettait d'incarner l'opposition historique au Togo: la naive pureté du combat des origines, qui séduisait une population croupissant dans la misère et pour qui les promesses déçues de l'indépendance restaient la clé pour sortir de la pauvreté. Ainsi, Ablodé, slogan des années 60 revint en 1990 comme le slogan de la démocratie.
L'entrée au gouvernement de l'UFC doit être comprise comme un troisième parricide, qui vient boucler la boucle et permettre au Togo de solder tous les comptes de ces contentieux historiques. La France acceptera-telle ce sacrifice de M. Gilchrist Olympio comme solde d'une indépendance acquise avec toutes ces "conséquences" pour reprendre la fameuse menace du Général de Gaule? Les extrémistes du RPT et de l'UFC, qui ne sont peut-être pas à confondre avec le FRAC, accepteront-ils que cette expérience soit tentée et réussie?
http://www.etiame.com/etiame1173.htm