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lundi 8 mars 2010

Togo: Cap sur 2015

Sujet de communication politique:
Vous êtes responsable d'un petit parti d'opposition togolais. Vous devez réagir suite à la proclamation des résultats provisoires du scrutin du 4 mars 2010 par la Commission Electorale Nationale Indépendante. Concevez un communiqué et justifiez ensuite votre réaction.



COMMUNIQUE


Dura lex, sed lex. La loi électorale du Togo dispose que c’est la CENI , qui proclame les résultats provisoires des élections. La CENI a proclamé M. Faure GNASSINGBE, vainqueur du scrutin présidentiel du 4 mars 2010. Le Parti du Progrès ( PP ) , compte tenu du caractère incohérent des revendications de l'opposition, et conscient de ce fait que la Cour Constitutionnelle ne saurait en aucun cas changer fondamentalement la donne résultant de cette proclamation, en prend acte et félicite M. Faure Gnassingbé pour sa réélection à la magistrature suprême.

L’acceptation de ces résultats par tous les participants à cette compétition électorale, surtout ceux dont les partis sont représentés à la CENI , eût été une très bonne garantie pour la crédibilité de ce scrutin.

C’est pourquoi, d’ores et déjà, le PP invite la classe politique togolaise, au premier rang de laquelle le Président réélu à ouvrir un chantier de discussions en vue de mettre en place les conditions indispensables à des scrutins, où le vainqueur est reconnu par le vaincu et le vaincu respecté par le vainqueur. Une telle démarche requiert que soient associés à ce chantier tous les partis politiques légalement constitués, sans exclusive aucune. Il y va de la nécessaire confiance, qui doit animer les relations entre responsables politiques.

Le peuple togolais pendant cinq ans encore devra se résoudre à être dirigé par une famille et un clan, auxquels leur patriarche avant de mourir en 2005 a laissé ce testament : "ne lâchez jamais le pouvoir."

La publication d'un tel testament par M. Faure Gnassingbé lui-même et son parti est une provocation et un affront à l'endroit du peuple souverain, qui lui seul dispose du pouvoir et le confie à qui il veut.


Dans une telle perspective, Le PP réaffirme que le grand défi que se doit de relever le peuple souverain est d’amener cette famille et ce clan à lâcher le pouvoir, soit par la contrainte des urnes, soit volontairement, parce qu’ils auront compris que même s’ils sont les premiers ou les plus forts, ils ne sont pas forcément les meilleurs, comme le dit Nana MOUSKOURI dans l’une de ses chansons.

L’alternance dans la paix tant recherchée en cette année 2010, restera encore comme un horizon pendant cinq ans. Mais la terre est ronde et au bout du voyage, il y a forcément un port ou la terre ferme. Il y a l’espérance.

A vous toutes et à vous tous, qui croyez à l’alternance, je dis merci pour votre engagement de 2010. Je vous invite dès aujourd’hui à vous remettre au travail pour hâter notre arrivée au port tant désiré de l’alternance si indispensable à une saine vigueur démocratique dans notre pays.

Rien ne sert de courir. Il faut partir à point, nous enseigne La Fontaine. Si l’union de l’opposition est vraiment la voie par laquelle doit passer l’alternance, et le PP n’en doute pas, c’est aujourd’hui qu’il faut commencer la construction de cette union, qui doit éviter l’improvisation, reposer sur une organisation solide, un programme cohérent, la claire conscience des intérêts du peuple, la foi en la maturité du peuple.

Que chacun dans cette opposition soit humble devant l’amère expérience du 4 mars 2010, reconnaisse la valeur des autres et les respecte. Que chacun dans cette opposition prenne sa place dans le combat pour l’alternance.

En avant toute pour le port de l’alternance en 2015. Je vous remercie.

LE PRESIDENT



Justifications de cette réaction.


En tant que parti d'opposition, le PP aurait été solidaire de l'UFC de M. Fabre Jean Pierre, s'il n'était pas convaincu qu'il a perdu. Pour plusieurs raisons:


1) Sa communication a été un patchwork, où son image et celle de l'UFC son parti étaient brouillées. En effet, ce n'était pas simple déjà de faire remplacer M. Gilchrist Olympio, le chef charismatique de l'UFC, qui avait été déclaré candidat du parti depuis un an par M. Fabre. Or celà s'est fait en catimini, en moins d'un mois.


2) Comme si celà ne suffisait pas, à l'UFC a été ajouté un nouveau nom FRAC, qui a brouillé le nom du parti auprès des militants et des électeurs.


3) Comme si celà ne suffisait pas, M. Fabre s'est entouré de gens que les militants et électeurs de l'UFC ne connaissaient pas et n'identifiaient pas comme des gens convaincus de l'idéal de leur parti, en l'occurence MM. Koffi Yamgnane et Agbéyomé Kodjo, qui ont été des candidats du scrutin et donc des rivaux, qu'importe s'ils ont pour une raison ou pour une autre changé d'avis.


4) Le partenaire historique de l'UFC, le CAR, qui est représenté à la CENI, à aucun moment n'a témoigné pour dire que l'UFC a été dépossédée de la victoire, et qu'il reconnait M. Fabre comme le nouveau Préident du Togo.


Au vu de toutes ces considérations, le PP, dans le souci d'apaiser les tensions et de préparer l'avenir pense qu'il faut jouer la carte de la légalité, tout en rappelant que le peuple a un contentieux à solder avec le régime en place et que pour celà, l'alternance est indispensable.
IDYG