Rechercher dans ce blog

dimanche 26 avril 2009

Quel gâchis

J'ai secrètement rêvé à des héritiers, qui redressent les torts de leur père. J'ai rêvé à des héritiers, qui enfin font du Togo l'or de l'humanité, que son hymne lui demande d'être. J'ai rêvé à des héritiers, qui ne manquant de rien, matériellement parlant, s'engagent corps et âme dans l'édification d'un Togo réconcilié avec lui-même, d'un Togo prospère et heureux. Quand les mauvaises langues ont parlé des divisions qui minaient le clan des enfants d'Eyadèma parce que certains étaient trop pressés de remplacer l'actuel Président de la République, j'ai encore rêvé que dans une certaine mesure, ces contradictions intrafamiliales pouvaient être le moteur de changements qualitatifs mais paisibles au Togo. Le pays pouvait avoir l'alternance politique, consacrer la démocratie comme système politique irréversible, donner la preuve que le Président Eyadèma a fait des enfants qui réfléchissent bien et savent ensemble organiser l'avenir du pays, surtout quand ils ne sont pas d'accord. Il suffisait que M. Kpatcha Gnassingbé, qu'on dit avoir de l'influence sur beaucoup de députés du RPT prenne l'initiative d'une révision de la constitution limitant le mandat présidentiel à deux mandats. M. Faure Gnassingbé en 2015 aurait fini son deuxième mandat pour laisser la place à un autre. Qui pourrait être M. Kpatcha. M. Kpatcha pour exceller davantage aurait même pu attendre encore dix ans, en aidant l'UFC à s'installer aussi pour dix ans. Puis ce serait alors son tour, car l'UFC et les résultats de sa planification pour arriver au pouvoir lui auraient ouvert grandes les portes du palais présidentiel. Oui, j'ai secrètement rêvé à ce schéma qui aurait fait du Togo un pays intelligemment gouverné et méthodiquement conduit. Ce rêve a volé en éclat le 14 avril 2009, qui ironie du destin est la date où en 1967, leur père feu Gnassingbé Eyadèma a remplacé le Colonel Kléber Dadjo à la tête de l'Etat togolais. L'assaut donné au domicile de M. Kpatcha a emporté mon rêve. Quel gâchis. D'ailleurs il n'y a pas que mon rêve qui a volé en éclats. Il y a aussi la politique de réconciliation du Président Faure Gnassingbé, qui a volé en éclats dans l'assaut donné au domicile de son frère Kpatcha. Il ne manquera pas de chercher à recoller les morceaux. Mais il n'y a plus de morceaux. Il n'y a que des débris éparpillés dans les consciences des Togolais et de tous ceux qui à travers le monde ont suivi l'actualité de cette tragédie.