Afrique: L'ère des armées traitres et fidèles à demi?

"Vous pouvez m'appeler président": Ainsi s'est exprimé celui que les farceurs de l'armée à Madagascar ont installé aux "commandes" du pays. Il faut savoir assumer ses responsabilités. Ou c'est un coup d'Etat militaire qui a déposé Marc Ravalomanan, et les militaires assument. Ou c'est une démission, et il y a une procédure constitutionnelle qui gère la situation. Mais cet ancien maire que l'armée bombarde président de l'île et qui par ces mots montre combien il n'est pas fier de ce qui lui arrive, inaugure une ère de conquêtes plus obscures du pouvoir en Afrique. L'on n'y comprenait toujours déjà pas les armées qui trahissent les insttitutions en faisant un coup d'Etat. Désormais on ne saura plus avec des armées qui sont "traitres et fidèles à demi" aux institutions, sur qui repose la gestion des Etats, si tant est que l'Etat, selon Max Weber, c'est le "monopole de la contrainte physique légitime", c'est à dire dans une grande mesure les armées. La démocratisation devait permettre de voir clair dans le destin du continent. Et voilà qu'elle brouille tout comme s'il y avait une main invisible qui veut qu'il en soit ainsi. Il faut le rappeler avec force: La loi, rien que la loi, c'est la démocratie, même si quelquefois ces lois sont boiteuses. Mais la démocratie, la vraie est un pari de l'intelligence, qui sait toujours rectifier les lois qui ne font pas l'affaire.